dimanche 17 mars 2013

Henri Michaux, aux frontières des encres.

L'opus de Michaux est placé sous l'expérience des psycholeptiques, des psychoanaleptiques et des psychodysleptiques. Je reste dans l'affect et je vous renvoie aux analyses de Michaux, et d'autres artistes concernant l'utilisation des psychotropes.

Feuille pleine d'encre ou simple trait, l'objet "encré" tremble. Qu'il soit seul ou multiple cette vibration est là,  la rétine entre en résonance. Celle-là est d'autant plus "vibratoire" que le sujet est multiple et redondant.
Les encres formées de deux trois ou quatre "figures": mésomérie qui traduit une délocalisation pigmentaire. La présence de couleur, rare chez Michaux, adoucie l'oeuvre, elle deviens charnelle, se stabilise.
La simplicité de l'opus n'est qu'apparente, il se dégage une complexion extrême, signe d'une maîtrise du geste, c'est le paradoxe Michaux.

' Etendant les mains hors du lit, Plume fut étonné de ne pas rencontrer le mur. " Tiens, pensa t-il, les fourmis l'auront mangé..."et il se rendormit.'

 Un certain Plume, Henri Michaux.

dimanche 10 mars 2013

Stani Nitkowski, l'ivresse de la colère.

Vitesse du trait, explosion de l'encre et de la couleur. Les personnages de Nitkowski sont saisies, figés dans la masse. Le support retiens prisonnier ces êtres de souffrance. Pas d'alternative ni de repos, l'opus est fort, inexorable combat pour sortir de cette masse de colère. L'espoir est là mais sans issue. La couleur apporte un peu de répit le temps de l'impression rétinienne, puis retour à la violence des corps et de l'existence. L'écrasement des corps est palpable malgré la vitesse d'exécution du trait. Angle à 90°, noircie, strie, arrêt net de la ligne ou de la courbe renforce l'empâtement du sujet mais il y a toujours ce désir d'ascendance. Dualité réalité-espérance.

A divinis.

dimanche 3 mars 2013

léon Kossoff, l'empâtement magnifique.

Toiles surchargées de matière, papiers noircies au fusain. Idem pour les pointes sèches. A ce surplus s'ajoute celui des personnages ou des lieux. Excès et saturation.Virtuosité du mélange des couleurs à la limite de la rupture, du basculement vers le terne et le sale. Une force vous attire dans le mouvement engendré par l'empâtement mobile. Kossoff est un modeleur, un plâtrier. Sa truelle c'est son pinceau. Mobilité et engorgement de la matière renforce l'angoisse de ses sujets. Son opus est puissant, terrien : gravité géologique et humaine.


dimanche 24 février 2013

Pol Bury, entre illusion et réalité.

Est ce de la sculpture? Est ce de la mécanique? Est ce de la cinématique? Certainement de l'art, sublime. L'opus de Bury  vous entraîne dans un nouvel espace temps. Le premier contact visuel soulève l'interrogation : qu'est ce? Puis il semble que l'oeuvre bouge : illusion, effet de la lumière ou dis-fonction rétinienne? Oui, cette structure bouge, fonction multivoque, mouvements imperceptibles. Le temps d'adaptation du cerveau passé, notre cartésianisme cherche le comment et le pourquoi. Mais ces mouvements répétitifs sans monotonie, la beauté de la structure l'emportent sur le comment et le pourquoi pour laisser place à la poésie, l'imaginaire et à la beauté du mouvement inutile. Le regard se perd dans la recherche du mouvement imperceptible : lenteur qui repose, lenteur qui rassure.


dimanche 17 février 2013

Marc Petit, le bronze en souffrance.

" Hommage à Delpastre ", " les Silences ", " la dernière soupe", " le tendre gardien", " le tricycle ", résume l'Opus de Petit : souffrance de l'être, interrogation, désabusement et certitude d'une condition inaliénable et sans retour ni amélioration possible. Le bronze figé, suinte : paradoxe possible par la puissance du geste et du modelé de Petit. je tremble à l'idée que "les oiseaux " se jettent sur moi ou que " le petit fragment " m'interpelle... Et " Albertine " qui semble sortie de nulle part, perdue mais sûr de son existence.
L'oeuvre de Petit est inquiétante, rassurante, un mélange de malaise et de sur-conscience de l'absurdité de la vie, avec une étincelle d'espoir.



Ανάγκα και θεοί πείθονται : Au besoin, même les dieux se laissent persuader.

jeudi 26 mai 2011

Brancusi, l'héritier des sculptures Cyclades.



5000 milles ans séparent l'oeuvre de Brancusi et ces petites statues des îles grecques Cyclades, mais le geste est là, le même.
Simplicité de la forme, courbe sublime, légèreté de l'objet, sobriété : l'ataraxie est atteinte.
"Le baiser" de 1907, qui sera le début d'une série qui finira par la "borne-frontière", avec en apogée "l'ensemble de Tirgu Jiu", contiens l'essence du geste Brancusi.
"Le nouveau né" version bronze, sublime ovoïde, idem "la muse endormie" ou "le commencement du monde".
"Pirncesse X"," Mademoiselle Pogany III" allongement de l'ovoide, comme une élévation, élévation qui explose avec "la colonne sans fin ".
Brancusi est au-delà, il donne du rêve, de la poésie.


αἰὲν ἀριστεύειν ( Exceller toujours )

dimanche 22 mai 2011

Ipoustéguy, l'homme qui voulu être Dieu.

Quelque part, des statues en bronze, porcelaine, divers matériaux, attendent, attendent le souffle de vie.
Tout est là, sauf ce souffle...
Ipoustéguy créateur d'un monde figé mais puissant : regarder "les amants ", " mangeur de gardiens", "l'homme s'éveilllant" ou "Ecbatane". Tous attendent...
Un monde est là, fragile comme la porcelaine, ou avec la dureté du marbre et du bronze, prés à prendre le pouvoir.
"L'homme passant la porte" présage de pouvoir, et que dire de "scène comique de la vie moderne" et "val de grâce",malgré la puissance de la matière, les tracas sont là.
Comment expliquer que les oeuvres d'Ipoustéguy soient si légères? Regarder" l'homme au semelles devant", un bronze de 200x460x180cm qui flotte, au dessus de la vie, figée dans une dimension que nous ne percevons pas. Ils nous observent tous, enviant notre mobilité, notre vie, eux qui sont les reflets de notre bassesse ou de notre grandeur.


Ἄνδρα μοι ἔννεπε, Μοῦσα ( Ô Muse, conte-moi l’aventure de l’Inventif )

mercredi 30 mars 2011

Egon Schiele, fulgurance de l'être.

Tout d'abord, ce leitmotiv : le corps nue, fatigué, estropié.
Pas d'érotisme, la récurrence du sexe annihile celle-ci.
Puissance du trait,qui délimite les corps dans un espace au-delà du support.
La couleur "hématome" des corps, n'est ni sordide ni cadavérique: en équilibre harmonique avec le fond ocre,ce pigment décliné en plusieurs tons.
De même avec le vert, le bleu, ou le jaune... non exhaustif.
Schiele fût dans la faille, rentrer dans son opus c'est y restée, quelle joie!


vendredi 25 mars 2011

Jérémie Bruand, quand la couleur viens du noir.

Des formats de 5*5 à 200*150, sur papiers ou toiles, les encres de Bruand respirent.
D'un noir intense et profond, au lavis diaphane, une nouvelle chromatique s'installe : "la chroma niger".
Regarder ces arbres, ces machines ou paysages : vivacité des coulures, maîtrise du trait.
Une vie rhizomique fragile, se fractalise dans un champs multi cordes.

Et c'est ainsi qu'avance l'art.


jeudi 24 mars 2011

Artaud, l'esprit au mille plateaux.

Difficile d'y rentrer, impossible d'en sortir indemne.
 La phrase semble cultiver le non sens, musicale la sonorité vous transporte, le non sens n'est qu'apparent.
Il faut reprendre la phrase, intérieurement, puis à voix basse pour finir par "là" crier.
Syntaxe à géométrie variable,"dodécaphonique".
Il n'y a plus vraiment de "hauteur hiérarchique" entre les mots, un intervalle dans la réalité.
l'oeuvre d'Antonin, comme un élastique, possède une tension, sorte de cordelette vibrante.
Cette vibration nous transporte de champ en champ, non défini et ouvert.
Ouverture infinie vers l'imaginaire.

"La vérité de la vie est dans l'impulsivité de la matière. l'esprit de l'homme est malade au milieu des concepts."
Le Bilboquet, Antonin Artaud.

lundi 21 mars 2011

Design critique par HeHe, les limites de l'art.

Helen Evans et Heiko Hansen utilisent la rétro ingénierie comme outil culturel. "Bruit rose", "Toy parade", "China syndrome","nuage vert 1 et 2" se déterminent objets d'art. Objets techniques, de consommation détournés pour aboutir à un pseudo affect,concept ou precept , nul ne sait...
HeHe plateforme d'art contextuel, abscon.
Que retiendra le temps de cela? Rien, sinon le signe d'une démarche artistique perdue intellectuellement, socialement et sans imaginaire.
Ab imo tempore.

vendredi 18 mars 2011

l'espace du dedans: Norg.

La triple symbiose plastique-couleur-espace, nous emmène vers une étrange frontière. Module inquiétant : géométrie variable de ces tableaux en fonction de la position de votre regard. Prés, le système semble désordonnées, anarchique, sans but. Le recul, donne vie et mouvement : nouvel dimension, fusion de structure.
Nous sommes dans l'explosion du replis de la matière.


Ad infinitum.